Bienvenue à l'église réformée du Bouclier
Les activités de la paroisse protestante du Bouclier se conjuguent en quatre directions :
Théologique : il s’agit de penser, critiquer et croire en toute liberté, posant la primauté de la foi sur les doctrines et la vocation de l’être humain à la liberté. En tant que Protestants, nous nous inscrivons dans une filiation et une Histoire faites de critique et de convictions, de résistance et de responsabilités, de protestation et d’engagements.
Éducative : on grandit toujours et à tout âge. Le Bouclier propose un accompagnement par des adultes et des animateurs formés. Il s’agira d’aider le jeune à donner un sens (signification et orientation) à sa vie, à poser ses questions, à partager ses doutes et ses convictions, à se construire en s’ouvrant au monde, aux autres et à Dieu.
Conviviale : on aime se rencontrer et vivre ensemble des temps essentiels : repas, randonnées, danse, chants, lecture, cinéma… À partir de ces rencontres, il s’agit bien de tisser des liens, de nourrir l’amitié, de découvrir de nouvelles personnes, d’être en communion de corps et d’esprit !
Musicale : depuis les plus jeunes jusqu’aux plus âgés, avec les grandes orgues, le djembé, la guitare, la flûte ou le chant a capella. Communion, harmonie, créativité, attention aux autres, ouverture à la mélodie de la vie…et plaisir !
Prochains événements
Culte des tout-petits
Théo Café
Balade pour tous !
Culte au temple et en visioconférence Zoom
Rencontre Dimanche en fête
Partages bibliques
Culte au temple et en visioconférence Zoom
Culte au temple et en visioconférence Zoom
Rencontre des Causeries du jeudi
Sortie cinéma
Édito
Vere Papa mortuus est
En devenant en 2013 le premier pape issu des Amériques et le premier jésuite à occuper cette fonction, François, né Jorge Mario Bergoglio incarnait de par sa seule élection un tournant majeur, en particulier au regard du pontificat de son prédécesseur Benoit XVI qui fut marqué du sceau de la rigueur dogmatique et du conservatisme théologique. Il convient ainsi, à la veille de ses obsèques, de noter que son mandat porte de part en part une volonté de réforme inspirée non seulement par une attention particulière aux plus démunis, mais aussi par un intérêt renouvelé pour le dialogue œcuménique.
Dès ses premiers pas, François se donna donc pour mission d’incarner un Église plus humble et plus proche des gens, en prônant la simplicité et la compassion. Au-delà des symboles, comme celui de délaisser les appartements pontificaux du palais apostolique pour une modeste chambre à la résidence Sainte-Marthe, le 266ème souverain pontife a ainsi tenté plusieurs initiatives pour aider les migrants, dénonçant sans relâche les politiques d’exclusion au nom du Christ. Dans les faits, François a toujours privilégié une présence auprès des plus humbles comme lors de son voyage à Lesbos en 2016, où il a rencontré des réfugiés, et il déclinera l’invitation de l’Élysée et du Diocèse de Paris lors de la réouverture de la Cathédrale Notre Dame, privilégiant des destinations moins évidentes comme l’Irak, la République Centrafricaine ou encore la Mongolie au nom de ses idéaux.
Sur le plan doctrinal, l’encyclique Laudato si publiée en 2015 est reconnue de manière unanime comme un texte majeur, et place officiellement l’écologie au cœur des préoccupations chrétiennes (dans les faits, les sondages montrent que près des deux tiers des catholiques en France ne savent pas ce qu’est ce texte).
En théologie protestante, le temps des obsèques ne rime cependant pas avec hagiographie. Il convient également de pointer les limites d’un pontificat marqué par l’ampleur inédite des affaires de pédophilie et de violences institutionnelles à travers le monde entier. Une ampleur dont nous ne mesurons pas encore complètement la gravité. En France, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (CIASE) présidée par Jean-Marc Sauvé rendit un rapport accablant en 2021 : 216 000 personnes aujourd’hui majeures auraient été agressées par un clerc alors qu’elles étaient mineures entre 1950 et 2020. Et alors même que le président de la Conférence des évêques de France révélait en 2022 que 11 évêques étaient mis en cause par les autorités judiciaires ou ecclésiales pour des faits de violences sexuelles, le pape François ne digérera jamais l’utilisation du terme « systémique » auquel conclut pourtant le rapport : malgré des velléités affichées et des paroles de contrition répétées ad nauseam, les faits marquants attendus quant à eux, après les paroles, ne suivront pas (le président de la CIASE ne sera d’ailleurs jamais reçu au Vatican).
Entre le 15ème et le 20ème jour après la mort du pape comme le veut la règle, soit entre le 6 et le 10 mai prochains, 135 cardinaux électeurs devront se réunir dans la chapelle Sixtine pour élire parmi eux le nouveau souverain pontife en votant quatre fois par jour jusqu’à ce qu’un d’entre eux réunisse au moins deux tiers des suffrages. Outre la question des scandales sexuels à répétition, de la crise des vocations et de l’effondrement massif de la pratique cultuelle en occident, le nouveau pape héritera de facto de chantiers énormes ouverts par son prédécesseur mais largement laissés en suspens, comme la place des laïques, ou celle des femmes dans l’Église.
Quel qu’il soit, ce successeur devra choisir de s’inscrire soit dans la ligne des prises de positions de François, souvent courageuses, soit dans celle de ses actes, finalement assez décevants.
Pasteur Fabian Clavairoly