L’entrée cette semaine depuis le Mercredi des Cendres dans le temps du Carême nous pousse à repenser notre relation à cette tradition, en nous rappelant tout d’abord combien c’est la vie toute entière du chrétien qui est pénitence, et combien il n’y a dès lors pas vraiment de temps singulier à mettre à part dans l’année liturgique pour vivre cette réalité. Cette vision des choses relativise complètement la « pratique » du carême, et par conséquent une lecture strictement liturgique du récit de Matthieu 4, 1-11 censé en être à l’origine, mais qui en limite énormément la portée.
Dans ce dialogue étonnant dans lequel le diable se révèle à la fois comme tentateur, fin connaisseur de la bible hébraïque, mais aussi et surtout comme mauvais interprète, Jésus énonce les termes d’une bonne nouvelle que l’on peut reformuler ainsi pour l’actualiser autrement que par un régime qui vous fera d’autant plus de bien que vous ne le justifierez pas religieusement et ne le limiterez pas à quelques semaines :
1- L’être humain ne vit effectivement pas de pain seulement mais d’une parole qui donne sens à sa vie.
2- L’être humain n’a pas la maîtrise de tout, et sa limite est celle qui le fait se reconnaître sereinement et humblement comme créature, et non comme égal de Dieu avec qui il pourrait négocier le prix de ses actes.
3- L’être humain enfin, ne trouve pas son bonheur en s’adorant lui-même, en s’instaurant comme idole de ses propres actions de grâces, mais c’est Dieu qui est l’horizon de sa vie et de sa route, et c’est à lui seul qu’il doit rendre un culte, non pas à lui-même.
Cette triple parole basée chaque fois sur des citations précises de la Torah par Jésus qui les met en pratique devant nous, devient alors parole de libération et d’ouverture symbolique et spirituelle. Une triple parole centrée non sur l’hybris qui nous guette, mais sur l’acte bienfaisant d’une reconnaissance assumée.
Jésus le Christ veut inaugurer son projet de libération en nous libérant de nos propres tentations de nous suffire en tout à nous-mêmes et de nous croire en tout « maître absolu ».
Cela me déleste d’un sacré poids, qui n’a rien à faire avec mes quelques kilos en trop !
Pasteur Fabian Clavairoly
Semaines à venir
– Dimanche 26 février à 10h30 : Culte avec Sainte Cène au Bouclier et en visio sur https://www.lebouclier.fr/distanciel/
– Dimanche 26 février à 16h00 : Concert de l’AMIA au Bouclier
– Dimanche 5 mars à 19h00 : Partage biblique : La Torah comme Ancien Testament
– Dimanche 12 mars à 10h30 : Culte au Bouclier et en visio sur https://www.lebouclier.fr/distanciel/
et Rencontre de Dimanche en Fête pour tous les enfants