Déménager n’est certes jamais évident : quel que soit l’âge ou la destination, c’est un changement tellement important qu’il ne laisse personne indifférent.
C’est d’ailleurs une épreuve telle que la plupart des gens préfèreraient s’en passer si c’était possible.
Mais au-delà des contingences matérielles somme toute secondaires, de quoi ce déménagement est-il le nom ?
D’un projet en fait bien plus grand : la volonté de vivre encore et toujours de la vocation de Dieu qui sans cesse nous appelle à repenser notre vie à l’aune de ses projets de vie, quitte à bouleverser nos habitudes.
La même raison qui fit qu’un certain Jean Calvin arriva en ces murs au XVIème siècle, alors qu’on sait aujourd’hui qu’il aurait préféré ne pas être dérangé dans son travail théologique alors qu’il venait de quitter Genève.
La capacité surtout, à discerner dans l’appel au changement cette injonction originelle faite à Abraham en Genèse 12 qu’il nous faut relire encore et toujours : « Lekh lekha », c’est-à-dire « va vers toi », pour mieux te retrouver en Dieu et au service des autres.
Si la nostalgie choisit la finitude et la maison comme repères, en théologie biblique, la vraie vie est au-delà de ce que j’en connais, de ce que j’en sais déjà, dans la confiance d’une promesse qui me dépasse.
Pasteur Fabian Clavairoly