Je me retourne et je te vois
quand l’inconnu dit une parole où je reconnais ta voix
quand l’étranger ouvre la porte que je voulais garder fermée
quand un plus malheureux a la force de sourire
sans maudire le jour où tu l’as mis au monde
Je me retourne et je te vois
chaque fois que j’apprends de mes frères le courage
chaque fois que je me tais et qu’un autre dénonce
sans savoir qu’il redit après toi la colère
qui t’a souvent porté à proclamer tout haut l’amour pour toute loi
Je me retourne et je te vois
parfois dans ton Eglise et souvent dans des lieux où je ne t’attendais pas.
Marion Muller-Colard, théologienne réformée