Mon oisiveté
Tu es le Dieu de mon oisiveté
Tu donnes le temps en larges brassées
Le temps vivant d’être devant toi
Tu es le Dieu de l’enfant distrait
crayon coincé entre les dents, regard fugueur par la fenêtre
Toi seul connais le lent travail qui le fait naître
Tu es un Dieu bien ingénieux
qui ressuscite nos temps morts
au simple bruissement de ta présente
Tu es le Dieu de l’inutile, de rien tu sais faire quelque chose
Et tu recycles nos temps perdus
en les faisant entrer dans ton Éternité.
Marion Muller-Colard, théologienne
Défaut d’humanité
Seigneur, mon Dieu,
je refuse d’être raciste
et malgré cela je véhicule
en moi des jugements tous faits
Dieu de miséricorde
aie pitié de mon défaut d’humanité.
Donne-moi de vaincre les préjugés injustifiés ;
mets en moi le feu de ton amour
pour retrouver en tout homme, en toute femme,
un frère, une sœur,
mes prochains.
Pasteur Jacques Baeuerlé, UEPAL
Ton Royaume s’approche
Ton Royaume s’approche
Et c’est comme s’il me tendait la main
Il me dit « aujourd’hui », là où tant d’autres me disent « demain »
Il s’approche là où je suis, comme une visitation, que je sois prêt ou non
Ton Royaume s’approche
Je le dis chaque fois que je prononce ton nom
Je le crie aux montagnes que le savaient déjà
Je le dis à mes frères en disant « Ne crains pas »
Ton Royaume s’approche
Et il n’a pas besoin que je le précipite, il connaît son temps
et il connaît le mien. Il a juste besoin que je le laisse venir
en entrant dans la ronde des enfants de ta Paix.
Marion Muller-Colard, théologienne
Il est né dans la nuit
Il est né dans la nuit
Un enfant, un berceau improvisé
Voilà le signe auquel sera reconnu le Fils de Dieu.
Le ciel déborde sur la terre,
Une multitude d’anges chantent la gloire de Dieu et la paix du monde.
Noël viendrait-il comme un point d’orgue
au milieu des discordances, des heurts et des cris ?
Viendrait-il comme un événement heureux mais passager ?
Comment se médite tant de grâce aux jours sans paix ?
Quelque chose de nouveau nous y attend-il ?
Lorsque retentit le récit millénaire,
lorsque s’égrènent les hymnes de tous les peuples,
la terre s’emplit-elle de joie et d’espérance l
Lumière
Au creux de tes fêlures
traversant tes murailles
baume sur tes blessures
au cœur de ta grisaille.
Elle s’est posée sur toi
t’as touché, la lumière
venue d’un univers
où seul l’amour est roi
et défiant tes errances
elle t’a ouvert à l’espérance
Partage cette étincelle
qui rend la vie plus belle
la nuit elle fera reculer
et grandir la fraternité
Pasteure Edith Wild, UEPAL
Ton invitation, mon Dieu
Comment refusera-je ton invitation, mon Dieu ?
Tu m’as trouvé au carrefour du tout-venant
tu ne cherchais ni un saint, ni même un homme juste
tu ne cherchais ni un bras droit, ni un intendant
Tu souriais aux estropiés, aux filles de petite vertu
tu te moquais de nos parures et de nos casiers judiciaires
tu laissais hier à hier et tu invitais au présent
Peu t’importait d’où nous venions
Comment refuserai-je ton invitation ?
Aucune tenue correcte n’est exigée
tu cherches simplement avec avidité
celui qui connaît la valeur et le goût de ta joie
Marion Muller-Colard, théologienne