Ce lundi était considéré comme le « Blue Monday », c’est à dire le jour le plus déprimant de l’année, dans un début d’année marqué par la crise sociale, la guerre en Ukraine et ses conséquences sur nos vies. L’occasion de se pencher sur la réalité de beaucoup de gens autour de nous qui sont à bout de souffle.
Comme ces deux rabbins qui se rencontrent et qui ne se sont pas vus depuis longtemps. Ils sont très contents de se revoir, mais ils sont aussi pressés tous les deux. Alors l’un dit à l’autre :
« ça me fait plaisir ça fait longtemps mais j’ai pas trop le temps, là, dis-moi comment ça va, en un mot ? »
– « En un mot ? Bien. »
– « Bon mais en deux mots alors »
– « En deux mots ? Pas bien »
Peut-être que le premier besoin lorsqu’on est à bout de souffle est de pouvoir l’exprimer. Et ce n’est pas facile de dire que l’on ne va pas bien. En particulier à notre époque qui attend de chacun qu’il donne et surtout qu’il montre le meilleur de lui-même. Alors on le garde pour soi. On ne demande rien, et pire, on ne se l’avoue parfois même pas à soi-même. Mais le Dieu de la Bible n’est pas un Dieu des apparences, il n’est pas un Dieu du fantasme et encore moins du mensonge. Que l’on mente aux autres, ou que l’on se mente à soi-même.
Dieu est un Dieu de vérité, qui veut nous permettre de dire le réel : nommer les choses dans leur réalité, dans leur vérité. Y compris, et peut-être surtout, lorsque nous sommes à bout de souffle. Et que nous avons besoin de le verbaliser pour mieux en prendre conscience nous-même, car c’est à cela que sert la prière. La plainte est un langage légitime avec Dieu qui peut tout entendre et qui n’attend pas de nous que nous nous conformions à une manière précise de dire les choses. Car qu’est-ce qu’un Psaume, qu’est-ce qu’une prière sinon la tentative humaine de dire, d’exprimer la réalité vécue, traversée, subie. Première étape indispensable pour pouvoir dans un deuxième temps mettre à distance cette réalité. Pas besoin de faux semblants donc, pas besoin de métaphores ou même de paraboles avec Dieu, car il sait ce que vous traversez, chacune et chacun.
A bout de souffle, laissez tomber le masque, pas de « ça va » avec Dieu, ni avec vous-mêmes, et donc avec les autres, quand en fait, ça ne va pas du tout. D’ailleurs, acceptant cela pour nous-mêmes, peut-être alors serons-nous plus enclins à l’accepter pour les autres, et serons-nous plus à l’écoute ?
Prenons conscience que nous sommes parfois à bout de souffle. Dieu le sait et nous y aide !
Pasteur Fabian Clavairoly
Semaines à venir
-Dimanche 22 janvier à 10h30 : Culte au Bouclier et en visio sur https://www.lebouclier.fr/distanciel/
-Dimanche 22 janvier à 19h00 : Partage biblique « Une Bible des femmes » par le pasteur Joan Charras (informations sur demande)
– Jeudi 26 janvier à 15h00 : En raison du mouvement social, la causerie du jeudi « Appréhender et combattre la violence sous toutes ses formes » par Francis Mallol ancien président du Tribunal administratif de Strasbourg, a été reportée d’une semaine, et aura donc lieu jeudi 26.
-Dimanche 29 janvier à 10h30 : Culte avec Sainte-Cène
Information : il reste des places pour le camp ski organisé du 11 au 18 février : n’hésitez pas à prendre contact pour toute demande de renseignements !