Dieu s’adresse à nous de bien des manières, et le Saint-Esprit n’est pas prisonnier de nos paroles et de nos rites. Mais pour discerner son action et pour nous transmettre l’Évangile, c’est-à-dire la bonne nouvelle de la proximité de Dieu en Jésus Christ, l’Église est tributaire de « la parole des apôtres et des prophètes dans les saintes Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testaments » (CL 13[[CL = Concorde de Leuenberg (1973)]]).
« L’Église est chargée de transmettre cet Évangile par la parole orale dans la prédication, et par l’exhortation individuelle, par le baptême et la cène. Dans la prédication, le baptême et la cène, Jésus Christ est présent par le Saint-Esprit » (CL 13).
La prédication est appelée à s’enraciner dans l’Écriture qu’elle interprète et, en même temps, à viser l’actualisation du message évangélique. Elle est enseignement, exhortation et consolation. Confiante dans la promesse de Dieu, elle est créatrice, assurée des effets de la Parole. Elle respecte la liberté du Saint-Esprit « qui produit la foi, où et quand il veut, chez ceux qui entendent l’Évangile » (Confession d’Augsbourg V).
Par le baptême, célébré avec de l’eau, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un être humain est mis au bénéfice de l’œuvre accomplie par Jésus Christ. Il reçoit son identité d’enfant de Dieu et se trouve placé sur le chemin du salut. Par le Saint-Esprit, il est uni au Corps du Christ qu’est l’Église. Pour nos Églises, la validité du baptême ne dépend pas de la foi du récipiendaire. Le baptême repose sur la promesse de Dieu et sur sa grâce prévenante.
C’est pourquoi nos Églises baptisent les enfants, mais elles savent que la foi personnelle est nécessaire pour que celui qui le reçoit puisse vivre des promesses de son baptême ; cette pratique du baptême des enfants appelle des communautés confessantes qui témoignent de leur foi auprès des enfants par la catéchèse et la vie chrétienne. Nos Églises se réjouissent que des adultes, de plus en plus nombreux, demandent le baptême. Pour les y préparer, elles mettent en place une formation adéquate.
L’Église célèbre aussi la cène telle que Jésus l’a instituée.
« Dans la cène, Jésus Christ le ressuscité se donne lui-même en son corps et son sang, livrés à la mort pour tous, par la promesse de sa parole, avec le pain et le vin. De la sorte, il se donne lui-même sans restriction à tous ceux qui reçoivent le pain et le vin » (CL 18). Nous ne saurions dissocier la communion avec Jésus Christ en son corps et en son sang de l’acte de manger et de boire. Mais seule « la foi reçoit la cène pour le salut » (CL 18).
L’Église confesse que le Christ présent offre le pardon et la vie nouvelle, qu’il suscite et conforte la vie communautaire. L’Église répond à la grâce de Dieu, à la présence et à l’œuvre du Christ, et à l’action du Saint-Esprit dans la cène par l’action de grâce et la louange. La communion qui s’exprime dans la cène incite la communauté à œuvrer pour surmonter les murs élevés dans l’Église comme entre les pays, les confessions et les cultures. La célébration de la cène est vécue comme une joyeuse anticipation du banquet céleste, lorsque Dieu lui-même sera au milieu des siens et que la création tout entière sera délivrée de toute servitude.
Jalons pour vivre, croire et témoigner ensemble -> Témoins de Dieu -> La Parole et les sacrements
© UEPAL